Les médias se sont récemment encore fait l’écho des problèmes de pollution atmosphérique liés aux particules fines, et diverses mesures ont été adoptées en cette fin d’année 2016, qui ont provoqué bien des contestations de la part des automobilistes d’Île-de-France et autres grandes villes de notre territoire national.
Outre l’émission de particules fines provoquée par le trafic automobile, celle issue de la combustion du bois est, elle aussi, mise en cause, et, s’il s’en est fallu de peu que les belles flambées de cheminée à foyer ouvert soient interdites par décret dans et autour de notre capitale en 2015, la préfecture de police de Paris a interdit « l’utilisation du chauffage individuel au bois d’appoint ou d’agrément » durant le pic de pollution de 2016 (source : Le Monde 9/12/2016).
Mais qu’en est-il réellement ? Le chauffage au bois est-il vraiment nocif ?
C’est ce que nous allons étudier ci-après :
Les différents types de chauffage au bois et de combustibles
Il existe 3 types de chauffage au bois :
- Les cheminées
- Les chaudières à granulés ou pellets
- Les poêles ou inserts
Tous ces chauffages présentent l’avantage d’utiliser une ressource renouvelable et peu chère (le bois).
Le bois émettant de l’oxygène et absorbant du CO2 lors de sa croissance, la combustion annule l’absorption du CO2, mais n’en produit pas plus.
Et le bois consommé ne participe pas à la déforestation si l’on choisit bien son combustible.
Et voici les 3 types de combustible au bois, qui peuvent faire varier la performance du chauffage.
- Les bûches, relativement peu chère si le circuit d’approvisionnement est court, peu transformées. Il est cependant difficile de les stocker, et il faut les mettre à l’abri de toute humidité.
- Les plaquettes de bois, qui correspondent à du bois broyé. Elles prennent beaucoup plus de place que les bûches ou les pellets et sont plus difficiles à trouver, mais elles sont aussi peu chères et offrent de meilleures performances que les bûches.
- Les granulés ou pellets, plus faciles à stocker, sont produits à partir de bois résineux (sciures, copeaux) sans liant. Ils offrent une performance supérieure aux deux combustibles précédents.
Avantages | Désavantages | Coût d’installation* | |
Cheminée à foyer ouvert | Aspect esthétique | Polluant Émet des particules qui peuvent être toxiques Entretien Peu chauffant Rendement très faible Très faible autonomie (quelques heures) |
2 000 à 5 000 € |
Insert pour cheminée / Cheminée à foyer fermé | Meilleure performance et rendement par rapport à une cheminée à foyer ouvert (de 60 à 80% pour les appareils modernes, contre 30 à 60% pour les anciens appareils) Beaucoup moins polluant qu’une cheminée à foyer ouvert |
Nettoyage (vitre encrassée, …) Faible autonomie (quelques heures) |
500 à 7 000€ |
Poêle à buches | Compact Rendement correct (de 60 à 80% pour les appareils moderne, contre 40 à 60% pour les anciens appareils) Peu polluant |
Nécessite une zone pour le stockage du bois Nécessite une maintenance régulière Faible autonomie |
3 000 à 7 000€ |
Poêle à pellets/granulés | Très performant Compact Rendement proche de 100% Peu polluant |
Stockage des granulés/pellets Entretien Autonomie (de 12 à 72h) |
4 000 à 6 000€ |
Chaudière à bois | Extrêmement performant Peu de maintenance à faire Autonomie élevée Peu polluante Rendement proche de 100% |
Occupe une place importante Coût d’installation |
De 1 500€ à 20 000€ |
*coût sans aide de l’État
Les cheminées à foyer ouvert sont polluantes et ne donnent que peu d’énergie comparé de ce qu’elles consomment. Si l’on ferme le foyer ou que l’on ajoute un insert, on peut économiser 2 à 3 fois plus, tout en polluant beaucoup moins.
Les poêles au bois doivent cependant être bien entretenus, et il est vivement conseillé de privilégier les appareils ayant un label, comme « Flamme Verte ».
Il faut également faire attention à la qualité du combustible : s’il est mouillé ou humide par exemple, il dégagera plus de fumée, donc de particules polluantes, et moins de chaleur.
Paris
L’arrêté inter-préfectoral n°2013 084 002 cité plus haut indiquait qu’au 1er janvier 2015, seuls les chauffages au bois émettant une trop forte quantité de particules polluantes seraient interdits, ce qui était valable principalement pour les cheminées à foyer ouvert et les poêle au bois anciens ou émettant trop de particules fines.
Ce qui signifie que tous les poêles au bois, cheminées à foyer fermées et chaudières au bois respectant les normes restaient autorisés, étant donné que ceux-là polluent extrêmement peu.
En tout état de cause, cet arrêté a été abrogé avant son application.
Comparaison
Concrètement, que donne le chauffage au bois par rapport aux autres types de chauffage ? Voici un tableau avec différents type de chauffage, ces données étant valable pour l’année 2016 :
Type de chauffage | Combustible | Quantité de CO2 rejeté pour 1 kilowatt/heure consommé en g CO2/kWh* | Prix (valeur approximatif) en 2016 |
Chauffage au bois** | Bûches | 13 | Entre 0.027€/kWh et 0.043€/kWh |
Plaquettes | 13 | Entre 0.032€/kWh et 0.036€/kWh | |
Granulés / pellets | 13 | De 0.053€/kWh à 0.072€/kWh | |
Chauffage au gaz | Gaz naturel | 234 | Entre 0.054€/kWh et 0.074€/kWh |
Gaz propane | 257 à 274 | Entre 0.0823€/kWh à 0.161€/kWh | |
Chauffage au fioul | 300 | Entre 0.0573€/kWh et 0.084€/kWh | |
Chauffage électrique | 180, peut monter jusqu’à 600 selon les méthodes de calcul utilisées (lien) | Entre 0.119€/kWh et 0.1607€/kWh |
*Ces données se fient sur l’énergie grise émise, ce qui explique pourquoi l’électricité, qui ne dégage pas de CO2, a une valeur relativement élevée.
**Ces données sont valables uniquement dans le cadre d’une combustion optimale
Source :
On peut aisément voir que le chauffage au bois rejette très peu de CO2 par rapport aux autres types de chauffage, dont les émanations sont au moins 10x plus importantes.
Quant aux prix, ils varient énormément, cependant ils restent toujours plus intéressants pour le bois.
Une énergie, qui a été omise dans ce tableau, possède elle aussi des performances optimales : l’énergie solaire. En effet, les panneaux solaire produisent peu de CO2 et ne coûtent rien si on en possède et en utilise pour soi-même.
À part ce détail, le bois est une solution d’avenir, surtout lorsque l’on sait que le prix de l’électricité continue de monter, que le fioul est extrêmement polluant et que le gaz aussi a lui aussi un prix régulièrement à la hausse.
De plus, le bois est une énergie renouvelable, ce qui le distingue des autres énergies fossiles.
Les seuls points négatifs que l’on peut relever dans le chauffage au bois résident dans la taille de l’installation et la zone de stockage pour le bois nécessaire, ainsi que dans le coût de l’installation, qui est souvent élevé.
Cependant, de nombreuses aides existent, citons par exemple le C.I.T.E. (Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique), qui est un crédit d’impôt sur le revenu au titre des dépenses, s’élevant à 30% du montant des dépenses (hors frais de main-d’œuvre).
De quoi inciter à opter pour un type de chauffage plus respectueux de l’environnement et moins coûteux, ce qui reste possible avec le chauffage au bois.