La Communication des Plantes


Arbre en automne avec ses feuilles doréesLa communication n’est pas seulement l’apanage de l’homme et du  règne animal. En effet, selon de récentes études et expériences, il a été prouvé que les plantes, et plus globalement les végétaux, sont eux aussi capables de communiquer.

On peut alors se poser 2 questions : Pourquoi et comment communiquent les plantes ?

En effet, à quoi cela leur sert-il de communiquer d’une part, et d’autre part, quels sont leurs moyens de communication ? Nous allons tenter de répondre à ces questions :

1. Pourquoi communiquent-elles ?

La communication des plantes se fait pour différentes raisons :

  • Pour mieux se développer :

Abeille butinant un tournesol - La communication des plantes
Pour attirer les insectes pollinisateurs, les plantes dégagent des odeurs attrayantes, s’assurant ainsi d’être pollinisées et garantissant la pérennité de l’espèce.

Pour assurer leur croissance, les plantes s’informent de la position des autres, et s’adaptent à la position de leurs voisines afin de capter une part de lumière et un espace de vie suffisants.

Un exemple d'entraide végétale entre un arbre et des champignon, grâce à la communication des plantesElles peuvent aussi « s’allier » à des champignons : le champignon fournit des éléments minéraux (eau, phosphate, nitrates, …), et reçoit en échange des composés organiques (glucose, fructose, …). Cependant, si le champignon essaie de « gruger » la plante, cette dernière peut couper son apport en sucres et rendre la vie dure au champignon !

  • Pour alerter :

En cas de sécheresse, elles avertissent du danger et de la nécessité de s’adapter au contexte.

Lorsqu’un danger surgit, elles en avertissent leurs congénères, d’une part pour se défendre, et d’autre part pour assurer leur survie. Elles émettent alors des COV (Composés Organiques Volatiles).

Certaines plantes comme le maïs émettent une odeur, lors de l’attaque par un insecte, qui attire les prédateurs de l’agresseur. D’autres, comme l’acacia augmentent leur toxicité pour inciter les animaux herbivores à ne pas les manger. D’autres encore améliorent leur défenses naturelles et deviennent plus résistantes aux acariens ou bactéries qui les attaquent.

Reprenons l’exemple de l’acacia : il y a une trentaine d’années dans une réserve en Afrique, plusieurs antilopes Koudous ont été retrouvées mortes intoxiquées, pas loin d’acacias.

Des feuilles d'acacia jolies mais une plante dangereuse !

Qui aurait cru que cette jolie plante puisse être si dangereuse ?

Après analyse, une forte quantité de tanin présent dans les feuilles a été retrouvée dans les corps, substance toxique lorsque sa teneur est trop élevée pour les herbivores.

Pour se défendre, l’acacia a donc augmenté la teneur en tanin de ses feuilles, et a communiqué le danger à ses camarades grâce à l’éthylène. C’est ainsi qu’il se défend de ses ennemis et qu’il se préserve.

2. Comment se fait la communication des plantes ?

Même dans le calme le plus total, vous n’entendrez jamais un arbre parler, évidemment. Notre ouïe n’est pas assez développée pour percevoir les bruits qu’il émet.

Mais il possède plus d’un moyen pour communiquer :

  • Par des ultrasons :

Arbrer mort de sécheresse - la communication des plantes
Lorsque les arbres sont soumis à la sécheresse ou au gel, il peut y avoir une embolie gazeuse, c’est-à-dire que des bulles d’air entrent dans la circulation de l’eau et interrompt celle de la sève, ce qui en fait la principale cause de mortalité lors de sécheresses. Pour éviter cela, ils émettent un cri d’alarmes sous forme de petits « clics » perceptible uniquement par ses pairs.

  • Par l’émission de COV :

La formule de l'éthylène C2H4 qui intervient dans le processus de la communication des plantes
Les végétaux émettent une hormone végétale pour communiquer entre eux : l’éthylène. Cette hormone a de nombreuses fonctions, et selon les scientifiques, permet aux arbres de se prévenir mutuellement d’un danger potentiel.

Voici un exemple concret de la communication des plantes : le maïs, lors d’une attaque de chenilles, libère des COV, attirant ainsi des insectes hyménoptères (tels que des guêpes) qui vont attaquer et parasiter en pondant des œufs à l’intérieur de la chenille. C’est donc ainsi que le maïs se préserve des chenilles et fournit par la même occasion un repas à son allié et défenseur.

Schéma du mécanisme de défense du maïs - La communication des plantes, ici avec une guêpe qui attaquera la chenille envahissant du maïss

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