Une rencontre avec un sculpteur animalier sur bois…
Nous avons rencontré Francis, sculpteur animalier sur bois et lui avons demandé de mettre son talent à notre service pour la réalisation de magnifiques sculptures en douglas. Il a commencé pour nous une superbe sculpture emblème des terres australes, qu’il a travaillée pendant nos journées « Entrez dans l’entreprise ! », si vous y étiez, vous l’avez forcément croisé. Sinon laissez-moi vous présenter ce jeune artiste !
Une interview placée sous le signe de la convivialité
Eurodouglas : Francis, quelle est ta formation, ton parcours ?
Francis Ferret : J’ai passé tout d’abord un CAP ébénisterie, puis un bac pro ébénisterie. J’ai ensuite suivi une formation de 2 ans dans la sculpture, marqueterie et tournage. Ma formation s’est terminée il y a un an maintenant.
E : Quelle est ta première sculpture après être sorti de formation ?
FF : Ma première sculpture est celle de l’ours avec le saumon entre les dents. Je l’ai réalisé en trois semaines, directement chez le client. Elle date de l’hiver dernier.
E : Parlons de tes outils. Quels outils utilises-tu ?
FF : J’utilise des tronçonneuses, mais aussi des gouges de sculpteur (elles sont différentes des gouges du tourneur car elles sont en acier trempé donc plus résistantes aux coups), des burins, des ciseaux à bois.
E : Ta formation comporte trois domaines : la sculpture, la marqueterie et le tournage. Que préfères-tu et qu’aimes-tu le moins ?
FF : Je préfère la sculpture. Et ce que j’apprécie le moins c’est le tournage.
E : Pourquoi ?
FF : Lorsqu’on tourne on est plus limité dans les réalisations, et on est très lié à la machine. La marqueterie consiste à faire des fresques avec de nombreux de petits morceaux de bois pour arriver au résultat escompté, c’est intéressant mais pas autant que la sculpture où l’on est beaucoup plus libre. On peut imaginer toutes les formes dans toutes les dimensions !
E : Peux-tu nous expliquer comment se déroule la réalisation d’une sculpture en bois ?
FF : Alors tout d’abord, je me documente. Je consulte des photos, regarde des documentaires. Et puis je réalise des croquis. Je peux également faire des modelages en terre, en plâtre… Ça me permet de prendre les cotes sur mon croquis ou mon modelage et les reporter sur ma sculpture. Pour l’ours par exemple j’ai utilisé un modelage en plâtre au 1/8 et pour le koala, c’était un croquis au 1/10. Enfin, il faut être vraiment précis dans les gestes pour éviter de placer un coup de tronçonneuse malheureux qui pourrait endommager de façon irrémédiable la sculpture en cours.
E : Est-ce que tu peux toujours reproduire exactement ton croquis ou ton modelage sur ta sculpture ?
FF : Non, je suis tributaire des « caprices » du bois tels que les nœuds… Après on peut toujours dévier, et reprendre. Si c’est trop compliqué, on peut couper la partie qui gêne et procéder à un collage. Un collage permet de fixer une partie réalisée séparément que l’on colle au reste. Mais si vraiment c’est trop compliqué à cause du défaut, je cherche un autre tronc.
E : Quelles sont les essences que tu utilises le plus ou le moins ?
FF : Eh bien ça dépend tout d’abord de la manière dont je vais réaliser la sculpture. A la tronçonneuse ou avec la gouge. A la tronçonneuse, toutes les essences vont bien sauf l’acacia.
E : Est-ce que tu as déjà fait des expositions, ou projettes-tu d’en faire ? Et comment ça se passe ?
FF : J’ai déjà exposé chez moi, enfin dans mon village. Je pense participer à une exposition à Noël prochain. Quand j’expose, j’emmène en général les petites pièces que je viens de finir mais également un book dans lequel j’ai mes grosses réalisations telles que l’ours, le koala, les lions…
E : Quels sont tes projets ?
FF : J’aimerai beaucoup installer un petit atelier dans un camion, et une couchette, pour voyager et aller à la rencontre des gens. J’ai envie de voir les autres façons de travailler. J’ai déjà fait beaucoup de rencontres enrichissantes : des sculpteurs, des ébénistes qui aiment leur travail et qui transmettent leur savoir-faire. J’aime beaucoup travailler seul, mais j’aimerai aussi travailler en équipe. Pourquoi pas avec mes collègues de formation. C’était un projet qu’on avait en commun. On verra.
E : Avant d’avoir sculpté pour les journées « Entrez dans l’entreprise chez Eurodouglas » est-ce que tu avais déjà sculpté devant un public ?
FF : Oui oui. Déjà quand j’ai réalisé l’ours. Les gens qui passaient devant s’arrêtaient pour regarder. Et puis aussi pour les rencontres des sculpteurs à laquelle j’avais participé au zoo de Thoiry. J’avais été contacté ensuite pour participer aux championnats de France de sculptures à la tronçonneuse. Ça avait eu lieu dans le territoire de Belfort. Maintenant je compte y participer tous les ans. C’est vraiment très sympa au niveau ambiance, les sculpteurs s’entraident, partagent leurs conseils… J’ai bien apprécié. Et là encore il y avait beaucoup de monde qui venait regarder.
E : Merci beaucoup Francis.
FF : Merci à vous.
Une petite démonstration ?
Il y en a pour tous les styles. Que ce soit pour l’intérieur ou extérieur, les statues sont d’un réalisme impressionnant !
Maintenant, rien que pour vous, je vous laisse découvrir les étapes de réalisation d’une de ses créations avec une vidéo !
Francis est sculpteur animalier sur bois, mais pas que…
Et visitez son book !