L’appellation de cette essence de résineux varie en fonction des endroits où elle se trouve. En effet, en Amérique du Nord, on parle de « pin d’Oregon » alors qu’en Europe on appelle ce roi des forêts « sapin de Douglas » ou plus simplement « douglas ». Pourquoi plusieurs appellations ?
La raison est toute simple et… historique !
1/ Douglas ou sapin de Douglas en Europe :
« Ce conifère est originaire du nord ouest américain. Il a été découvert, semblerait-il par Archibald Menzies en 1792. En effet, ce naturaliste a participé à l’expédition du capitaine Vancouver et aurait récolté des échantillons de cette essence alors inconnue des européens. Mais ceux-ci auraient disparu durant le voyage.
C’est donc un autre personnage qui rapporta pour la première fois, en Europe, des échantillons de ce conifère impressionnant. David Douglas, alors simple jardinier s’était fait remarquer pour son excellent travail, au jardin botanique de Glasgow, par le célèbre botaniste William Hooker. Ce dernier lui proposa de devenir chasseur de plantes pour la Société d’Horticulture de Londres. C’est donc en 1827, que David Douglas rapporta en Angleterre de nombreux échantillons dont ceux du douglas. Pour lui rendre hommage, son patron Joseph Sabine, alors secrétaire honoraire de la Société d’Horticulture londonienne, proposa comme appellation du conifère américain, le nom de celui qui l’avait ramené. Cette proposition fut acceptée et c’est à partir 1829 que des noms tels que « pin de Douglas », « sapin de Douglas » allaient se répandre et s’imposer.
2/ Le Pin d’Oregon aux Etats-Unis :
Au XVIII siècle, l’essence qui dominait la façade Atlantique jusqu’au Grands Lacs était le pin blanc alors réputé pour ses incroyables caractéristiques dans tous les domaines, notamment dans la construction navale. Pour protéger les ressources de pin blanc, il a été décidé d’introduire sur le marché du bois, le séquoia ou Redwood qui s’est vendu sous l’appellation « pin de la Columbia, ou pin d’Oregon ». Malgré cette introduction, le marché s’étant développé aussi bien à l’Est des Etats-Unis qu’en Europe, à la fin du XIXe siècle, les ressources de pin blanc s’épuisèrent. C’est alors que l’on se tourna vers les autres pins présents dans la région, dont le douglas, pour investir en masse le marché jusqu’en 1920. A partir de ce moment, grâce au développement du trafic ferroviaire et maritime, le douglas s’imposa peu à peu sur ces marchés, avantagé par sa qualité indéniable. Mais si cette qualité fit l’unanimité, son nom en revanche était loin de plaire, si bien que les négociants et les clients, optèrent pour le rebaptiser pin d’Oregon (Oregon pine).
3/ Une différence ?